Absalon agrandit son règne
Photo : Panoramic
Cyclisme, VTT, Cross-Country, Chpts Monde, Zoom sur Julien Absalon
Florian Egly, Sport24.com Julien
Absalon a été sacré champion du monde de VTT pour la quatrième fois
dans sa discipline du cross-country à Fort William. Un exploit inédit
et retentissant à un an des JO de Pékin.
Absalon indétrônableQuatre titres mondiaux. Un titre olympique. Un titre européen. Deux
Coupes du Monde. Peu de sportifs peuvent se targuer d’avoir un palmarès
aussi fourni que celui de Julien Absalon. Le spécialiste du
cross-country n’est pas seulement l’ogre de sa discipline, c’est sans
doute l’un des plus grands champions que la France ait possédés dans
son histoire, tous sports confondus. La relative discrétion du
cross-country, son peu de médiatisation font que le Vosgien n’a
certainement pas la reconnaissance qui lui est due, sauf lorsqu’il
ramène une médaille d’or olympique, comme à Athènes en 2004. Pas grave.
Le vététiste de 27 ans marche à autre chose : la victoire, tout
simplement. Quand d’autres s’interrogent sur leur motivation au moment
où ils ont atteint une petite partie de leur objectif, le Lorrain
sourit discrètement, avançant droit vers ce qui le fait courir,
dédaignant les sollicitations de la route. Son truc à lui, ce sont les
bois, la nature, la boue, la violence de l’effort. Pour rien au monde,
Absalon ne quitterait le VTT. Pourquoi le ferait-il d’ailleurs alors
que tout fonctionne si bien pour lui ?
Invaincu en 2006Samedi, à Fort William en Ecosse, le Français a ajouté un nouveau
maillot à sa collection printemps-été-automne-hiver. En devançant les
deux Suisses Ralph Näf et Florian Vogel, le natif de Remiremont a
décroché une 4e tunique arc-en-ciel, exploit inédit, effaçant des
tablettes la légende danoise Henrik Djernis, sacré trois fois au début
des années 90.
«Je suis très heureux et fier d’obtenir le record
mais ce n’est pas ma principale motivation pour gagner. J’aime ce
maillot. Je l’ai regardé la nuit dernière sur mon lit et je voulais
vraiment continuer à le conserver», expliquait le champion du
monde, comme si c’était aussi simple que cela. La saison d’Absalon n’a
pourtant pas été aussi rose que la précédente, eu égard bien sûr à un
champion de sa trempe. Pour le commun des mortels, terminer 3e ou 4e
d’épreuves de Coupes du Monde est déjà une belle performance. Pas pour
le Vosgien. Après une année 2006 tout simplement exceptionnelle
puisqu’il en sortait invaincu, Championnats du Monde, d’Europe et
Coupes du Monde compris, le vététiste restait sur deux résultats
mitigés lors de la Swiss Cup et surtout n’avait plus gagné depuis son
titre de champion de France le 23 juillet.
L’ogre a encore faimMais l’important n’était pas là.
«J’ai fait une préparation
spéciale pour ces Championnats du Monde, en venant ici en avril avec
l’équipe nationale et en enregistrant des vidéos du circuit. Je me suis
entraîné toute la saison avec cet objectif dans mon esprit»,
confiait-il. Se fixer de nouveaux défis, toujours. Vaincre la routine.
La longévité d’Absalon est impressionnante quand on se rend compte que
depuis son titre olympique en 2004, il a toujours répondu présent les
jours J, ceux où l’on voit les champions, les vrais. A 27 ans, le
Vosgien n’est pourtant toujours pas rassasié. Son but immédiat, ce sont
bien sûr les Jeux Olympiques de Pékin en 2008. Mais il voit encore plus
loin.
«J'ai aussi Londres 2012 dans un coin de ma tête. Je n'aurai que 32 ans !», avouait-il malicieusement dans
Le Monde. Ce n’est pas tous les jours que la France dispose d’un tel champion. Elle aurait tort de ne pas le mettre en avant.
Résultat de la course :
1. Absalon (France) en 2h17’06’’
2. Näf (Suisse) à 25’’
3. Vogel (Suisse) à 54’’
…
7. Peraud (France) à 1’19’’